par Dominique Watrin
Éditions Lamiroy, 180 p., 2024.
Fernande habite à Binche, ville de carnaval synonyme de fête, mais elle pourrait aussi bien habiter à Mons, Charleroi, Namur, Liège, Arlon ou dans n’importe quel autre ville ou village belge. Fernande, c’est ma voisine. La vraie et la sublimée. La sublime aussi. Fernande, c’est un peu la voisine qu’on a tous en Wallonie. Dans ce troisième volume de ses aventures, elle révèle sa face cachée. Sa séance d’épilation, ses déboires avec ses fausses dents, sa démonstration de lingerie sexy, sa séance d’apprentissage de la pole dance, et mille (environ) autres épisodes qui lèvent le voile sur les coulisses de sa vie mondaine... et de la mienne. Bien(re)venue au royaume de MA Fernande !
À travers les deux premiers tomes des aventures reprises de ses célèbres billets radiophoniques de VivaCité, Dominique Watrin a progressivement introduit le public dans le petit monde burlesque de son encombrante voisine Fernande. Toujours prêt à lui accorder le petit coup de main qu’elle sollicite en permanence, il s’y retrouve plongé dans des cascades de catastrophes où Fernande et lui jouent tour à tour le rôle du bourreau involontaire et de la victime compatissante. Journaliste et sociologue de formation, l’auteur prend appui sur ses portraits savoureux d’une voisine haute en couleurs pour dépeindre une certaine Belgique d’en bas, pleine de fantaisie et de tendresse. Et la popularité jamais démentie de Fernande n’est que le résultat logique de cette truculente saga.
Ma voisine Fernande, c’est comme un catadioptre de vélo : il faut être très prudent quand elle réfléchit. Avant-hier, elle est venue me voir en me disant : « J’ai vu à la télévision que les flatulences des vaches augmentent le réchauffement climatique. On devrait en récupérer. Ça freinera le réchauffement de la planète et, en même temps, on se chauffera pour pas cher chez nous, cet hiver. »
(page 34)On dit souvent que les gens ont un air de famille avec leur chien. Ma voisine Fernande, c’est surtout à sa boîte aux lettres qu’elle ressemble : elle grince du clapet et elle a du mal à le garder fermé.
(page 50)C’est en voyant sa mimique de mouche à bouse qui voit venir un coup de queue de vache que j’ai compris : ce n’était pas un bandage. Fernande se baladait avec une petite culotte coincée dans son panty.
(page 68)Sachant qu’elle n’était jamais montée sur une patinoire, je lui avais assuré une sécurité de ma fabrication pour ses cols de fémur, en montant une ossature de tente de camping sur quatre patins à roulettes qui la maintiendrait debout comme le ferait un trotteur pour bébé. Mal m’en a pris !
(page 80)La semaine dernière, Fernande a sonné chez moi et m’a demandé : « Est-ce que tu peux aller en vitesse me racheter un boudin de porte ? Snoopy a fait pipi sur le mien. » Si vous êtes bricoleur, vous le savez peut-être mais, moi, de but en blanc, ou en n’importe quelle couleur d’ailleurs, je ne sais pas où on achète les boudins de porte.
(page 129)L’inconvénient avec les tapis de course, quand on a un certain âge, c’est que tout ne freine pas en même temps. Chez Fernande, ça s’est joué par étapes. Ses pantoufles se sont arrêtées net sur le tapis, ses pieds et leurs cors ont continué un peu, suivis par ses lunettes qui ont stoppé à une distance de presbyte, et ce sont ses dents qui ont terminé leur course le plus loin, à un endroit où elle ne pouvait plus se mordre la langue.
(page 139)C’est à ce moment-là que la malchance s’en est mêlée. Le prince avait à peine mis son oreille au-dessus des lèvres de Fernande qu’il y a eu comme un appel d’air avec une de ses inspirations, et son appareil auditif a été aspiré dans le gosier de Fernande.
(page 172)
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