Bill Chocottes, le héros qui avait peur

par Dominique Watrin
et Élisabeth Eudes-Pascal
Éditions Les 400 Coups, 32 p., 2010.

Un méchant avec une tête de gentil

Dans toutes les histoires pour enfants, il y a deux sortes de personnages : les gentils avec une tête de gentil et les méchants avec une tête de méchant. Mais qu’arrive-t-il le jour où le (la) dessinateur(trice) se trompe et crée un méchant avec une tête de gentil et un gentil avec une tête de méchant ? Un gentil qui, en plus, a un gros défaut : il a peur des méchants !

Qui c’est qui est très gentil ?

Adieu la bonne vieille histoire du gentil et du méchant, voici celle du gentil méchant et du méchant gentil ! Dominique Watrin s’est associé à l’illustratrice canadienne Élisabeth Eudes-Pascal pour publier un deuxième livre pour enfants qui bouleverse, une fois de plus, dans le rire, les codes du genre.

Que peut-il arriver dans une histoire pour enfants lorsque la dessinatrice s’est emmêlé les pinceaux, au propre comme au figuré, et a donné la tête de méchant au gentil et la tête de gentil au méchant ? Dominique Watrin a conçu une histoire amusante et débridée qui donne un grand coup de balai (magique) dans les préjugés à travers la question du « délit de faciès ». Non, les gentils n’ont pas tous une tête de gentil ! Non, les méchants n’ont pas tous une tête de méchant ! Et, par conséquent, ce n’est pas parce qu’on a une tête de méchant qu’on l’est forcément ! En revisitant avec drôlerie le dicton « L’habit ne fait pas le moine », ce livre offre une histoire délirante et décalée. Sous la plume de Dominique Watrin, mais aussi sous les pinceaux inventifs et explosifs d’Élisabeth Eudes-Pascal qui fait vivre ses personnages cocasses et attachants au milieu des objets usuels de sa table à dessin, dévoilant les coulisses de la création d’un album pour enfants.

Ce livre aidera tous les enfants de six ans et plus à franchir, en s’amusant, un pas vers la tolérance et vers une lecture nuancée du monde qui les entoure.

Le méchant gentil et le gentil méchant !

Mais il existe une histoire où le dessinateur s’était trompé. Le héros, c’était Bill Chocottes, un gentil qui avait une tête de méchant et que tout le monde, dans son histoire, prenait pour un bandit. Quand il se promenait dans les pages de son livre, de peur, les hommes sautaient dans les bras des dames qui sautaient dans les pattes des chiens qui ne sautaient nulle part parce que tous les bras étaient pris.

Le méchant de cette histoire, en fait, c’était Fred Malfrat, un bandit qui avait une tête de gentil. Tous les personnages du livre aimaient bien Fred Malfrat parce qu’il avait une tête sympathique, disait toujours bonjour aux gens et aidait même parfois les vieilles dames à changer de page… pour leur voler leur portefeuille.
(pages 11 à 15)

Une histoire méchamment gentille qui séduit la presse !

Une histoire fébrile, débridée et intelligente à la fois. (...) Dans ce livre désopilant, illustré avec finesse par la Canadienne Élisabeth Eudes-Pascal, le facétieux Dominique Watrin s'amuse à bouleverser les codes.
(La Nouvelle Gazette - La Province)

Dominique Watrin et Élisabeth Eudes-Pascal s'en donnent à coeur joie avec des illustrations dynamiques et drôles, pleines d'humour, qui explosent à travers toutes les pages, et un texte alerte... (...) Un album intelligent qui pose des questions de fond... (...)
(parution.com)

Renversant. Ce sont les préjugés qui en prennent pour leur vilain grade. (...) Les illustrations d'Élisabeth Eudes-Pascal servent à merveille ce texte à mettre entre toutes les menottes, dès six ans.
(L'Avenir)

Un album plein d’humour qui donne l’occasion aux enfants comme aux grands de s’interroger sur les préjugés. Une réussite !
(Psychologies Magazine)

Cet album, à la réalisation soignée, marque par la grande originalité de son thème et de son graphisme. L'histoire, simple et facile à comprendre, au travers d'une intrigue bien menée, suscite la réflexion.
(choisirunlivre.com)

Les enfants seront ravis de découvrir cette histoire drôle et savoureuse à la fois. Un récit qui se démarque des autres par son originalité et ses dessins, et une belle leçon à retenir...
(leschroniquesdemadoka.over-blog.com)

Tout un essai, sur le mode humoristique, qui définit la méchanceté et la gentillesse. (...) Une fable anti-manichéenne pour les jeunes lecteurs de cinq ans et plus.
(librairiepantoute.com)

Voici un livre pour enfants qui n'a pas peur de casser les préjugés. (...) Cette nouvelle publication offre une histoire décalée et délirante.
(Le Journal du Centre)

« Moi, j'ai accroché d'abord en tant qu'adulte, puis je me suis mise à la place de l'enfant et je me suis dit « C'est génial ! », parce que ça aborde les clichés qui ont la vie dure. »
(Émission « Culture Club » - La Première RTBF Radio)

« Ça, ça vaut cinq campagnes anti-racisme. C'est d'une efficacité redoutable. À refiler à tous les gamins du monde... »
(Émission « Cinquante Degrés Nord » - Arte et La Une RTBF)

Des préjugés à la tolérance

Sur le plan pédagogique, Bill Chocottes, le héros qui avait peur aborde, dans l’ironie et la légèreté, la question des préjugés. Et il ouvre la porte à une série d’interrogations qui peuvent être discutées en famille, en animation (mouvements de jeunesse,…) ou en classe, avec des enfants en âge d’enseignement primaire :

- Les apparences correspondent-elles souvent ou non à la réalité ?
- Quel est le rôle des apparences dans notre jugement sur l’autre ?
- Jugeons-nous tous les autres sur leur apparence ?
- Peut-on échapper au jugement sur l’autre ?
- Comment rencontrer l’autre au-delà des apparences ?

D’autres réflexions peuvent également naître à propos du traitement qu’on accorde aux autres en fonction de leurs apparences. Une discussion peut en découler avec un public d’enfants, d’éducateurs ou de parents sur :

- Qu’est-ce qu’un préjugé ?
- Quels sont les différents types de préjugés ?
- Certaines personnes sont-elles davantage l’objet de préjugés ?
- Sommes-nous acteurs ou victimes des préjugés à notre encontre ?
- Comment combattre ces préjugés ?
- Comment inculquer aux enfants le refus des préjugés ?

Toutes ces pistes de réflexion peuvent donc, sur base d’une histoire légère et décalée, ouvrir le débat sur les thèmes universels des apparences, des préjugés, de la différence et, en fin de compte, de la tolérance.

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