Pendant une quinzaine d’années, Dominique Watrin a publié mensuellement sur ce site une chronique « coup de poing » sur une sujet majeur (ou mineur) inspiré par l’actualité chaude (et quelquefois simultanément glaciale) du mois. Ces textes parfois repris sur les planches pour des cours de seul-en-scène, parfois même étudiés dans les écoles, mêlaient faits de société, vérité pas bonne à dire et mauvaise foi à peine dissimulée, le tout sous une forme courte, choc, mais incroyablement digeste. À lire ou à relire… pour le plaisir ou le déplaisir !
Beaucoup d'entre vous l'ont sans doute découvert dans la presse et ont été aussi sidérés que moi : le Mexicain Roberto Esquivel Cabrera, l’homme au plus grand pénis du monde avec 48,21 cm, voudrait que sa particularité soit reconnue comme un handicap par son gouvernement. Moi, quand j'ai appris cette nouvelle, mon instinct de solidarité n'a fait qu'un tour. Je voudrais donc adresser un message personnel à Roberto car je sais qu'il me lit là-bas au Mexique : cher Roberto, courage, moi aussi j’ai cru ça au début et maintenant, je me sens parfaitement bien !
L'important, vois-tu, cher Roberto, c'est de positiver.
- Roberto, tu es mexicain et nous pouvons tous imaginer que ce n'est pas agréable d'avoir un point de son anatomie qui traîne dans le sable et laisse une trace dans le désert qui permet à ta copine du moment de te suivre facilement quand tu files discrètement au bistrot boire un verre en cachette. D'accord, mais imagine les gerçures que t'aurais pu avoir dans le même cas si t'avais été un esquimau… Il faut y penser !
- Dans ton message, Roberto, tu dis que ta particularité t'empêche de travailler. Chez nous, en Wallonie, je connais pas mal de gens qui ne travaillent pas et qui, pourtant, ont des toutes petites bibites. Quoi qu'il en soit, sache que, si tu viens comme réfugié en Belgique, tu trouveras facilement du boulot. Je connais pas mal d'agriculteurs en détresse financière qui t'accueilleront à bras ouverts pour labourer leurs champs gratuitement rien qu'en t’y promenant.
- Tu dis, Roberto, que ta particularité fait peur aux femmes. Quand on vit à côté de quelqu'un comme ma voisine Fernande, crois-moi, on est super content d'effrayer sexuellement les femmes. Et puis, tout est dans la manière de présenter les choses. Si tu te fais tatouer un grand sourire sur ta bistouquette et que tu l'habilles avec une chaussette (ou un bas collant, à toi de voir), tu peux amuser les femmes en leur présentant une magnifique marionnette. Et, qui sait, si tu as un peu de talent, tu pourras peut-être même faire une intéressante carrière de ventriloque dans les partouzes et les clubs échangistes.
- Enfin, si tu crois malgré tout, Roberto, que ce que la nature t'a donné, c'est trop grand, sache que l'homme le plus petit du monde qui mesurait 54,6 cm (pour toi, ça doit faire 1 pénis ¼ environ), vient de mourir. Aujourd'hui, tous les dons d'organe sont possibles ; tu peux switcher avec le sien. Mais, n'oublie pas, avant de te décider, que deux centimètres, c'est deux centimètres. Tu courras plus vite, mais tu devras le tenir avec une pince à épiler dans les toilettes.