Un bon coup de Gueule

Le coup de gueule du mois

Pendant une quinzaine d’années, Dominique Watrin a publié mensuellement sur ce site une chronique « coup de poing » sur une sujet majeur (ou mineur) inspiré par l’actualité chaude (et quelquefois simultanément glaciale) du mois. Ces textes parfois repris sur les planches pour des cours de seul-en-scène, parfois même étudiés dans les écoles, mêlaient faits de société, vérité pas bonne à dire et mauvaise foi à peine dissimulée, le tout sous une forme courte, choc, mais incroyablement digeste. À lire ou à relire… pour le plaisir ou le déplaisir !

La fin du Père Fouettard

La nouvelle a fait plus d’effet que si on découvrait que Bachar el-Assad suce son pouce pour s’endormir : le comité des droits de l’homme de l’ONU a ouvert une enquête capitale pour déterminer si employer un noir comme Père Fouettard à côté de Saint-Nicolas, c’est raciste. Ouf, il était temps que l’ONU s’occupe de choses moins futiles que la guerre civile en Syrie ou la vie de ces réfugiés qui essaient de traverser la Méditerranée sans brassières aux bras, alors qu’ils n’ont pas leur brevet de 25 mètres.

 

Puisque l’ONU en parle, je souhaite absolument en témoigner à la face du monde : le vrai problème, c’est que le Père Fouettard n’est pas un type normal ! Je l’ai connu personnellement, quand j’étais petit, au magasin PRIBA situé près de chez moi et je l’ai vu de mes yeux vu : c’est un Africain raté ! Et j’en ai la preuve formelle... Quand on m’a obligé à l’embrasser au magasin, il n’était pas sec. Il a déteint sur moi. Et, en plus, il n’était pas complètement noir partout. Sa peau était blanche autour de ses yeux. Elle était blanche dans son cou, quand il se baissait pour sortir les cadeaux de la hotte de Saint-Nicolas. Elle était blanche entre ses chaussettes qu’il remontait jusqu’à ses genoux et sa culotte bouffante. J’en suis sûr : il n’était pas bien fini. Parce que ma copine d’école, Mauricette, qui venait du Congo, elle n’a jamais déteint, elle, quand je la pinçais en classe.

 

Mais le vrai fléau dans ce dossier, c’est Saint-Nicolas lui-même. Je suis désolé de profiter de la radio pour le dénoncer aux Nations Unies, mais je dois lancer un cri d’alerte international... Va-t-on encore longtemps confier la livraison des jouets de nos enfants à ce vieillard de 1743 ans ? Va-t-on laisser ce vieux, qui fait sans doute sous lui sur son trône, commettre des bourdes catastrophiques comme quand il m’a apporté une voiture téléguidée SANS les piles, ou une paire de walkies-talkies avec laquelle mon frère et moi ne pouvions pas nous parler à plus de trois mètres ? Ou pire, me livrer un livre de Oui-Oui quand je lui ai commandé une fausse tache de vomi pour faire des blagues ? Que fait Test-Achats ? Que fait le Conseil de sécurité ? Que fait Ban Ki-Moon ? Je suppose que les grands de ce monde ont peur parce qu’après 1668 ans de carrière, on devra lui verser un parachute doré à côté duquel le salaire de Didier Bellens passe pour des étrennes d’éboueurs !

 

Et je ne veux pas donner d’ordre à l’ONU, mais je voudrais bien qu’après avoir réglé le sort de ce vieux grossiste en jouets sénile et de son magasinier africain, elle s’attaque enfin à la situation dramatique de cet âne et de ce boeuf exploités comme chauffage d’appoint pour le gosse d’un couple de SDF qui s’installe, à chaque Noël, dans une étable. Il est grand temps que l’ONU équipe au plus tôt cette crèche d’un petit radiateur électrique pour que ces pauvres bêtes puissent arrêter de souffler !


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