Pendant une quinzaine d’années, Dominique Watrin a publié mensuellement sur ce site une chronique « coup de poing » sur une sujet majeur (ou mineur) inspiré par l’actualité chaude (et quelquefois simultanément glaciale) du mois. Ces textes parfois repris sur les planches pour des cours de seul-en-scène, parfois même étudiés dans les écoles, mêlaient faits de société, vérité pas bonne à dire et mauvaise foi à peine dissimulée, le tout sous une forme courte, choc, mais incroyablement digeste. À lire ou à relire… pour le plaisir ou le déplaisir !
Quand on est perpétuellement assailli, comme moi, par les confidences des grands de ce monde, on sait forcément beaucoup de choses que le commun des mortels... comme vous... ignore totalement. Vous ne serez donc pas étonné d’apprendre que, moi, je sais pourquoi le transfert du footballeur David Beckham au PSG (le Paris Saint-Germain) a échoué, il y a peu. En fait, c’est presque officiel, Beckham s’apprête à signer un contrat équivalent à celui du PSG d’un million de dollars par mois... mais payé au noir, près de chez moi, avec la PSB, la Pétanque Sportive Binchoise, créée par le parti socialiste afin d’occuper ses anciens élus obligés de démissionner pour soi-disant malversations, mais les gens exagèrent beaucoup.
Le couple Beckham aurait opté pour Binche et non pour Paris en raison des conditions de vie et de distraction nettement supérieures qui leur ont été proposées à Binche qui, ne l’oublions pas, est surnommée la « ville-lumière mais toujours éteinte ». Cette métropole située sur l’axe de communication stratégique Fontaine-l’Évêque – Villers-Saint-Ghislain propose une importante concentration de boutiques de luxe dont le Lidl d’Anderlues et le Leader Price de Binche Centre qui ont particulièrement séduit le couple. Jamais rassasié de shopping, le duo le plus glamour du football pourra aussi se délecter, le mardi, des féeries du marché de Leval-Trahegnies et y côtoyer la jet set du cru devant le camion de Christian, le roi du poulet, ou flâner au milieu des tringles en acier rouillé de l’étal de Gisèle qui y vend, depuis 43 ans, des gaines avec baleines de renfort jusqu’à la taille 62 qui ne manqueront pas d’émoustiller David et de faire pétiller d’envie les yeux connaisseurs de Victoria.
Toujours aussi férue de mode, Victoria devrait en profiter pour s’implanter dans le cercle très fermé des grands couturiers locaux en créant sa propre ligne très fashion de peignoirs en pilou pour aller chercher le pain le matin quand on n’a pas envie de s’habiller tout de suite parce qu’on n’a pas encore fait son ménage. Et lors du prochain défilé automne-hiver, elle compte lancer une collection de cache-poussière sur Binche et son immense zone d’achalandage qui s’étend à perte de vue jusqu’à l’Avenue Willy Burgeon, avec deux slogans chocs : « Pour reloqueter, y a qu’ça de vrai ! » et « Jamais en panty, quand j’fais mon vendredi ! ».
Victoria devrait, en outre, relancer sa carrière de chanteuse en investissant dans un nouveau créneau musical, florissant dans la région : les maisons de retraite. Des contacts ont déjà été amorcés avec la résidence de Saint-Guy, un ancien garage SIMCA transformé en seniorie de six chambres pour cent-quarante-deux pensionnaires bâtie sur le modèle du goulag, qui doit son nom à son résident-fondateur, Guy Spitaels, qui y anime encore lui-même les soirées loto quand il n’est pas puni parce qu’il a mangé des numéros. De source bien informée, l’ex-chanteuse envisagerait d’y reformer un groupe à succès avec quelques pensionnaires, sous le nom des « Spice Gayolle ». À leur répertoire devrait figurer une remise au goût du jour de quelques tubes comme « Laisse les sandales à Denise » de Sheila et Ringo, « Perfusion, perfusion » de Pierre Rapsat, « Panne, panne, panne » de Serge Lama et surtout, l’inoubliable succès de Gilbert Bécaud : « Incontinent, que vais-je faire ? » !