Pendant une quinzaine d’années, Dominique Watrin a publié mensuellement sur ce site une chronique « coup de poing » sur une sujet majeur (ou mineur) inspiré par l’actualité chaude (et quelquefois simultanément glaciale) du mois. Ces textes parfois repris sur les planches pour des cours de seul-en-scène, parfois même étudiés dans les écoles, mêlaient faits de société, vérité pas bonne à dire et mauvaise foi à peine dissimulée, le tout sous une forme courte, choc, mais incroyablement digeste. À lire ou à relire… pour le plaisir ou le déplaisir !
On a beau n’avoir que les fréquentations féminines qu’on mérite, quand une volée de prétendues amies, qui feraient bien de tourner sept fois leur langue ailleurs que dans ma bouche avant de parler, vous font remarquer lourdement que les seules médailles belges remportées aux Jeux olympiques de Pékin l’ont été par des femmes, on a envie de leur mettre, comme disait Magritte, une volée qui n’est pas volée.
Soyons objectifs, Tia Hellebaut n’a quand même remporté que la PREMIERE médaille d’or olympique de l’histoire de l’athlétisme féminin belge. Désolé, à ce rythme d’une médaille emportée tous les 112 ans, il y aurait longtemps que les commerces de Lourdes auraient fait faillite. Et sans vouloir jouer la mauvaise foi méprisante, quand Tia a remporté sa médaille, il y avait longtemps que mon chien avait la sienne, avec, en plus, son nom gravé dessus, et je n’ai pas fait le tour de mon quartier, les bras levés, avec un drapeau Frolic sur les épaules.
En plus, pour utiliser une truculente parabole qui donnera un peu de légèreté à mon propos, moi aussi, quand je saute, je suis à la hauteur et je ne m’en vante pas. Enfin, pas tout le temps. Euh… Presque pas tout le temps. Mais soyons fair-play ! Et tirons les leçons de cette performance. Comme dit un de mes voisins homosexuel qui aime les métaphores poétiques : « Moi, je n’ai pas de porte de derrière ! ». Puisque c’est la coutume, dopons nos athlètes belges comme les autres, mais plus au Temesta. D’accord, c’est indétectable, mais l’impact sur les performances est décevant. Et surtout, osons une politique sportive audacieuse, réapprenons à nos athlètes à se faire mal comme leurs collègues moins valides. Aux Paralympics, après deux jours de compétition, un cycliste, pourtant amputé d’une jambe et flamand, obtenait déjà une médaille. Alors, prenons le risque :
- amputons Tom Boonen et tous ses collègues d’une jambe, la droite ou la gauche, de préférence du côté qui leur permettra de se caler sur le podium s’ils ne décrochent pas la médaille d’or ;
- crevons l’œil inutile de nos tireurs à l’arc pour qu’ils évitent de se demander sur lequel ils doivent se concentrer ;
- coupons les bras à nos boxeurs et à nos nageurs, mais ça, c’est juste pour faire des blagues ;
- et enfin, soulageons nos coureurs de haies de tout ce qui pourrait accrocher les haies en course.
Et si après ces petits aménagements, nos athlètes ne remportent toujours pas de médaille olympique, il restera une solution : refabriquer des athlètes en kit avec tout ce qu’on aura retiré aux autres !