Pendant une quinzaine d’années, Dominique Watrin a publié mensuellement sur ce site une chronique « coup de poing » sur une sujet majeur (ou mineur) inspiré par l’actualité chaude (et quelquefois simultanément glaciale) du mois. Ces textes parfois repris sur les planches pour des cours de seul-en-scène, parfois même étudiés dans les écoles, mêlaient faits de société, vérité pas bonne à dire et mauvaise foi à peine dissimulée, le tout sous une forme courte, choc, mais incroyablement digeste. À lire ou à relire… pour le plaisir ou le déplaisir !
Excellente nouvelle pour tous ceux qui préfèrent que ce soit leur écran de télé qui soit plat, plutôt que les filles qui sont dedans : Justine Henin vient d’arrêter sa carrière ! Je ne veux pas critiquer, mais il y en a qui l’ont facile ! S’il suffisait à tout le monde de se réconcilier avec son père et sa famille de bouseux, après une dispute ridicule, pour ne plus rien foutre, il n’y aurait plus que Delphine Boël qui travaillerait en Belgique.
On ne m’empêchera pas de penser que si le père de Justine Henin l’avait enfermée dans sa cave, pendant vingt-cinq ans, elle aurait gagné vingt-cinq Roland Garros, pour peu qu’il ait eu le courage d’aménager un court de tennis dans sa cave, ce qui est loin d’être sûr quand on sait que ce type est postier. On ne m’ôtera pas non plus de l’idée que, si Justine avait été violée, ne fut-ce qu’une fois (sur terre battue ou sur gazon, peu importe), elle aurait gagné Wimbledon, ne fut-ce qu’une fois aussi (mais là, obligatoirement sur gazon). Encore fallait-il évidemment trouver un volontaire aimant Monaco, l’herpès, la sueur, les discussions interminables et l’Aquarius après le coït ! Et si Justine avait eu, comme entraîneur, un vrai patron comme Yves Leterme au lieu d’une chochotte qui, dès quelle annonce son départ, pleure dans sa casquette plutôt que de la jeter en l’air et partir entraîner une Russe avec de superbes jambes, tellement longues qu’elle a la foufoune ou Justine a sa moustache, entre deux tournois, notre Juju aurait même peut-être pu qualifier les diables rouges pour l’Euro 2008.
Loin de moi l’idée de vous attendrir sur mon sort mais, si je suis devenu ce délicat poète qui inonde vos âmes de ses flamboyances littéraires, c’est parce que j’ai eu moi aussi une enfance abominablement malheureuse. Comme les enfants de Josef Frietzl, j’ai été enfermé chez moi, pendant des années ; mais pas dans la cave, plus insidieux encore, dans le reste de la maison. Et suprême perversion, les portes n’étaient jamais fermées à clé, pour ne pas éveiller les soupçons, et on me laissait sortir quand je voulais pour éviter les rumeurs. Alors, vous réalisez à quel point, aujourd’hui encore, dès que je parviens à me réfugier dans un bistrot, je m’y sens prisonnier au point de ne plus oser en sortir avant tard dans la nuit, voire tôt le matin ?
Imaginez ! Si je n’avais pas connu ce drame profond, je serais peut-être aujourd’hui un simple et joyeux chauffeur des TEC et mes copains se mettraient en grève si on m’empêche de casser la gueule à l’un d’entre vous (au hasard) pour me détendre. Par contre, si, dès mon plus jeune âge, ma mère m’avait puni en me faisant crucifier avec une couronne d’épines sur la tête et une pute pour me baiser les pieds, au lieu de me lire bêtement, mes admiratrices se réuniraient tous les dimanches pour manger mon corps. Et franchement, ça, avec le corps que c’est, c’est vraiment du gâchis pour l’humanité !