Pendant une quinzaine d’années, Dominique Watrin a publié mensuellement sur ce site une chronique « coup de poing » sur une sujet majeur (ou mineur) inspiré par l’actualité chaude (et quelquefois simultanément glaciale) du mois. Ces textes parfois repris sur les planches pour des cours de seul-en-scène, parfois même étudiés dans les écoles, mêlaient faits de société, vérité pas bonne à dire et mauvaise foi à peine dissimulée, le tout sous une forme courte, choc, mais incroyablement digeste. À lire ou à relire… pour le plaisir ou le déplaisir !
Ça a été le buzz incontestable de la rentrée littéraire, l’ancienne première dame de France, Valérie Trierweiler a sorti un émouvant livre d’amour où elle explique tous les détails rigolos, à propos de la période où – pour les oreilles chastes – elle marchait avec François Hollande, et faisait des guiliguilis tout nus aussi sans doute. Pour ceux qui ne regardent que « Les Simpson » à la télévision, Homer Hollande, c’est le président français dont tout le monde se moque, mais qui est aussi le type que Marge Trierweiler a piqué à Ségolène Royal à l’époque où elle était deuxième dame de France et qu’elle s’est fait piquer par l’actrice Julie Gayet, qui est devenue troisième dame de France, en attendant la quatrième dame de France qu’on ne sait pas encore qui c’est.
Ce que le monde sait moins, c’est que le livre de Valérie Trierweiler a été censuré de son passage le plus important que j’ai pu obtenir grâce à une lettre anonyme envoyée par une dame qui dit qu’elle est l’ancienne cinquième dame de France. Je vous le lis en exclusivité.
« En fait, si je me suis jetée, à corps perdus, dans les bras de François Hollande, c’est pour oublier la plus bouleversante passion amoureuse de ma vie. Majestueusement grand, magnifiquement élancé, le crâne aussi brillant que son esprit, cet humoriste binchois prénommé Dominique possédait une voix ensorcelante qui déclenchait des fous rires ravageurs, en radio et dans les salles de spectacle, même auprès du public de Charleroi qui ne rit jamais beaucoup parce qu’il ne sait pas s’il va retrouver sa voiture intacte après la représentation. Formidablement malicieux, il portait en permanence une splendide barbe qui lui permettait d’avoir toujours à manger sur lui en dehors des heures de repas.
C’est cet être exceptionnel et envoûtant qui m’a fait connaître mes plus grands frissons. Il m’emmenait dans toutes les réceptions les plus prestigieuses, comme la ducasse à moules d’Anderlues où on comptait les sans dent ou le marché de Courcelles où il m’achetait des peignoirs matelassés et des gaines à baleines couleur chair. Et on fréquentait les boutiques les plus prestigieuses, comme le Zeeman de Binche où il m’a fait découvrir les leggings de toutes les couleurs qui laissent voir les petites culottes à lignes à travers et les varices aussi quand le soleil est dans le bon sens, sans oublier la cellulite qui bouge, très à la mode dans sa région.
Nos ébats physiques étaient un éternel émerveillement. Sans raison, il me claquait soudain les fesses, avant de me beugler langoureusement en me poussant vers la cuisine « Va me chercher une bière, c’est le match, je n’ai pas envie de rater un goal ». Et je courais éperdument vers le frigo parce que je savais que, le lendemain de cette rudesse qui m’avait fait frémir de volupté, il m’offrait une paire de pantoufles en pilou ou un mille-croquettes qui n’avait jamais servi qu’il avait achetés sur la brocante du Brico Dépôt à Fontaine l’Evêque. Je ne l’oublierai jamais… »
Voilà ! Si une jeune fille pas farouche, émoustillée par ce récit, veut devenir la deuxième dame de Watrin, le recrutement est ouvert.