Pendant une quinzaine d’années, Dominique Watrin a publié mensuellement sur ce site une chronique « coup de poing » sur une sujet majeur (ou mineur) inspiré par l’actualité chaude (et quelquefois simultanément glaciale) du mois. Ces textes parfois repris sur les planches pour des cours de seul-en-scène, parfois même étudiés dans les écoles, mêlaient faits de société, vérité pas bonne à dire et mauvaise foi à peine dissimulée, le tout sous une forme courte, choc, mais incroyablement digeste. À lire ou à relire… pour le plaisir ou le déplaisir !
Pour démontrer mon soutien inconditionnel à cette œuvre de bienfaisance éminemment altruiste de Belfius, je vais même poser un geste fort. Je propose dès aujourd’hui, moyennant un taux d’intérêt identique à celui de Belfius (je ne veux pas entrer dans une guerre des taux avec cette banque, j’ai trop de respect pour sa bonté), un prêt pour venir se préparer à la fournaise brésilienne en s’immergeant dans la brasier du carnaval de Binche.
Pour 3500 euros, je leur offre donc :
- un ticket d’entrée gratuite pour le cortège du mardi-gras dont l’accès est aussi gratuit sans ticket, mais avec un ticket, on a l’impression de gagner plus ;
- le trajet aller-retour en bus des TEC, avec siège personnalisé par un graffiti confectionné au cutter sous leurs yeux, durant le voyage, par deux élèves en décrochage scolaire d’une école de Binche, suivant deux modèles : « Martine grosse pute » pour les femmes et « Michel bouffon de ta race » pour les hommes ;
- une pause repas pour déguster un pain saucisse saignante (vu le monde, on ne les cuit qu’à moitié ce jour-là) avec ketchup garanti 100% coulant entre les doigts jusque dans la manche du pull ;
- un place au premier rang pour réceptionner les oranges lancées par les gilles sur la partie la plus douloureuse de leur corps, et possibilité de ramasser dans les caniveaux les oranges fendues pour en faire chez eux des jus aux confettis piétinés et aux mégots écrasés ;
- et enfin, last but not least (comme on dit dans le nord de Binche), ils pourront effectuer une courte excursion chez ma voisine Fernande, surnommée depuis peu « La Madiba de contention» où, non seulement ils pourront donner eux-mêmes les croûtes du Gouda de sa tartine du matin à son chien Snoopy (coupées pas trop grand, parce que, sinon, il vomit), mais ils pourront eux-mêmes déguster une assiette de pâtes à la cassonade Gamin confectionnée par ses soins et quand je dis soin, c’est pour rire.
Voilà ! Et que la banque Belfius ne me rémunère pas pour la publicité bien méritée que j’ai faite à son œuvre de générosité publique en citant six fois son nom dans cette chronique. C’est ça, la solidarité des bienfaiteurs !