Pendant une quinzaine d’années, Dominique Watrin a publié mensuellement sur ce site une chronique « coup de poing » sur une sujet majeur (ou mineur) inspiré par l’actualité chaude (et quelquefois simultanément glaciale) du mois. Ces textes parfois repris sur les planches pour des cours de seul-en-scène, parfois même étudiés dans les écoles, mêlaient faits de société, vérité pas bonne à dire et mauvaise foi à peine dissimulée, le tout sous une forme courte, choc, mais incroyablement digeste. À lire ou à relire… pour le plaisir ou le déplaisir !
Comme disait l’ancien président des États-Unis, John Kennedy, à son frère Bob : « Il ne faut pas se laisser abattre ! ». Même Snoopy, le chien de ma voisine Fernande qui ne sent jamais venir mes coups de pied au cul si je lui donne un sucre pour faire diversion, l’aurait flairé : la Belgique a vu sa note dégradée par l’agence Standard and Poors, un nom prédestiné qui vient de l’anglais « poors » qui veut dire « pauvres » et du wallon « standard » qui veut dire « C’est pas gagné ! ». La Belgique a donc vu sa note transformée de triple A (qui, en jargon financier, signifie « triple andouille ») en AA (qui signifie, en jargon de mon village, « Laisse-moi rire ! »).
Il ne faut pas dramatiser : pour la Belgique, ça ne fait qu’un coût estimé à 3,5 milliards d’euros, soit l’équivalent de la fortune d’Albert Frère, de dix passes de Jade Foret avec Arnaud Lagardère ou de 2.300.000 années de salaire de chroniqueur des « Nouvelles de l’Espace », ce n’est pas grave, je ne suis pas foncièrement contre le report de l’âge de la retraite à 2.300.000 ans, tant que je reste en bonne santé.
Les chiffres le prouvent, cette dette n’est donc pas insurmontable en soi (ou en coton, commençons déjà les économies par là). Et pour montrer l’exemple, moi, j’ai déjà pris des mesures de restriction personnelles capitales pour l’économie du pays.
1- J’ai dégradé les vitres de ma maison de triple vitrage à double vitrage.
2- J’ai dégradé la note de mes consommations dans les bistrots de Triple Westmalle à Double Westmalle, mais je pourrai en boire plus, l’important, c’est l’ivresse.
3- J’ai dégradé la note de mon papier toilettes de triple épaisseur à double épaisseur.
4- J’ai dégradé la règle de trois à la règle de deux, de toute façon, je m’en fous, je n’y ai jamais rien compris.
5- J’ai dégradé « un, deux, trois, piano » à « zéro, un, deux, piano », je déteste ce jeu, c’est insupportable, je perds toujours et c’est même pas vrai que j’ai bougé.
Et enfin,
6- J’ai dégradé les trois mousquetaires à deux mousquetaires et les trois petits cochons à deux petites cochonnes, sexuellement, je préfère.
Mais, avant que je ne passe à l’action, il faudra que le Parlement montre l’exemple. Je commencerai quand il aura dégradé André Flahaut de triple menton à double menton et chaque négociateur gouvernemental de triple buse à moitié d’un con !