Pendant une quinzaine d’années, Dominique Watrin a publié mensuellement sur ce site une chronique « coup de poing » sur une sujet majeur (ou mineur) inspiré par l’actualité chaude (et quelquefois simultanément glaciale) du mois. Ces textes parfois repris sur les planches pour des cours de seul-en-scène, parfois même étudiés dans les écoles, mêlaient faits de société, vérité pas bonne à dire et mauvaise foi à peine dissimulée, le tout sous une forme courte, choc, mais incroyablement digeste. À lire ou à relire… pour le plaisir ou le déplaisir !
Vous serez sans doute étonnés de l’apprendre, mais, personnellement, je ne suis pas trop du genre à me poser des questions de conscience, puisqu’on ne m’a jamais montré où est ma conscience. Pourtant, quand un ex-ministre flamand engrosse une députée wallonne qui n’est pas moche, qui habite à deux pas de chez moi et que j’aurais pu engrosser moi-même sans qu’on ne me force trop la main (ni le reste d’ailleurs), je m’interroge. Surtout en période de Saint-Valentin ! À défaut de pouvoir troquer aujourd’hui la fautive contre une transfuge politique flamande aussi sexuellement motivante, comme Freya Van den Bossche, la liaison entre Rik Daems et Sophie Pécriaux soulève beaucoup d’interrogations en moi et en Wallonie. Plus, en tout cas, que les liaisons, honteuses aussi, de Ryan Air avec Florence !
D’abord, où cet enfant du péché linguistique a-t-il été conçu ? Avec deux députés pour parents, la réponse est apparemment claire : à la Chambre. Mais laquelle ? Celle de Rik en Flandre, celle de Sophie en Wallonie ou celle des Représentants à Bruxelles ? À moins que Rik Daems ait une quéquette dont la longueur permettrait de ravaler (!) Rocco Sifredi au rang de bonzaï de la zigounette, un des deux tourtereaux a, en tout cas, dû franchir la frontière linguistique pour que l’un mette sa carbonnade flamande dans la petite gayolle de l’autre ! Si c’est lui qui a bougé, même si c’est un ex-ministre de la mobilité, Monsieur Daems peut-il justifier des va-et-vient incessants en Wallonie et… dans une wallonne ? Et si oui, a-t-il perçu des frais de déplacements calculés au kilomètre ou au centimètre ?
Et l’avenir de l’enfant est tout autant truffé de questions. D’abord, en cas de naissance par césarienne ou sous péridurale, celles-ci pourront-elles être considérées comme de nouvelles facilités accordées à la Wallonie ? Ensuite, comment cet enfant translinguistique s’appellera-t-il ? Thijl, Flupke ou Tchantchè ? Bert ou José ? Enfin, quand il fréquentera les mouvements de jeunesse, quel sera son totem ? Lion arrogant ou coq glandeur ? Ou faudra-t-il trouver un compromis qui satisfasse tout le monde politique comme waterzooi blanc-bleu-belge ?
Ou pire même… En cas de séparation des deux parents, la pension alimentaire versée par Rik Daems pourra-t-elle être considérée comme un nouveau transfert nord-sud de richesses ?
À bien réfléchir à toutes ces questions, pour venger l’honneur de la Wallonie bafouée, je ne vois qu’une solution : prendre les devants (ou les derrières, c’est une question de goût), et engrosser nous-mêmes nos femmes politiques. Moi, j’habite Binche, je prends Marie Arena ! Et tant pis pour ceux qui habitent Huy…