Pendant une quinzaine d’années, Dominique Watrin a publié mensuellement sur ce site une chronique « coup de poing » sur une sujet majeur (ou mineur) inspiré par l’actualité chaude (et quelquefois simultanément glaciale) du mois. Ces textes parfois repris sur les planches pour des cours de seul-en-scène, parfois même étudiés dans les écoles, mêlaient faits de société, vérité pas bonne à dire et mauvaise foi à peine dissimulée, le tout sous une forme courte, choc, mais incroyablement digeste. À lire ou à relire… pour le plaisir ou le déplaisir !
Il y a tellement d’hommes politiques qui sont éclaboussés aujourd’hui autour de moi que je n’ai pas peur de les mouiller plus, en jetant un pavé dans la mare : je suis contre le maintien de l’âge actuel des retraites et des préretraites ! Et je le dis d’autant plus fermement que je dispose d’une théorie simple et infaillible que je teste sur moi-même, depuis plusieurs décennies, avec un succès inespéré : la fin de carrière à dix-huit ans.
Avec la retraite à 18 ans, adoptée dans la foulée du permis de conduire à douze ans, de la ménopause à seize ans et de l’euthanasie facultative, mais vivement conseillée à vingt ans, le progrès serait spectaculaire. Grâce à cette mesure, on aurait :
- un roi belge qui ne tremblerait pas au point de donner l’impression de faire un direct sur Canal + sans décodeur, le jour où il prête serment ;
- des enseignants qui auraient l’excuse de l’âge pour justifier une orthographe qui leur fait confondre une « baisse de cote » avec une « baise de côté » ;
- tous les vols d’avion inqualifiables au-dessus de Bruxelles qui pourraient devenir des vols de voitures qualifiés dans Bruxelles ;
- des chanteuses belges qui fermeraient leur gueule tout juste après avoir gagné l’Eurovision, au lieu d’arroser la Flandre de ritournelles trisomiques et la Wallonie de promotions de produits de friterie ;
- un Pape Kevin 1er ou Brandon 1er qui niquerait, à tour de bras (et pas que de bras) sur le Saint-Siège de sa décapotable, ce qui nous permettrait de revoir des sœurs sourire. A moins que ce ne soit une papesse Priscilla 1ère ou Lindsay 1ère qui donnerait, d’un geste lascif, la bénédiction « urbi et orbite » on line (0,45 euro la minute).
Et surtout, on aurait :
- des humoristes qui jubileraient à l’idée de raconter l’histoire de Toto et du cheval qui fait caca, au lieu de se torturer les méninges pour narrer des facéties burlesques originales qui ne leur arrachent pas le moindre rictus de plaisir. Et je sais de quoi je parle !